je veux encore rouler des hanches,

je veux me saouler de printemps

je veux m'en payer des nuits blanches

à cœur qui bat, à cœur battant

avant que sonne l'heure blême

et jusqu'à mon souffle dernier

je veux encore dire "je t'aime"

et vouloir mourir d'aimer

Barbara

vendredi 8 septembre 2017

Margaret Atwood : La servante écarlate

     Le roman de Margaret Atwood, écrit en 1985,  plonge le lecteur dans une société américaine où le pouvoir est tombé entre les mains de fanatiques religieux, annihilant toute liberté et imposant aux femmes une vie de soumission et surveillance absolue en raison d'un manque de natalité dans la population.
     Livre dystopique, il dépeint une dictature à son paroxysme où la délation, la propagande, les arrestations et les exécutions installent une peur constante.
     La mise en place du régime totalitaire crée des castes, des codes , des tatouages pour identification. Le régime casse, sépare, soumet.
     Les servantes toutes habillées de rouge, jeunes femmes conditionnées et éduquées pour devenir des mères porteuses sont à la disposition des Commandants, hommes de pouvoir, de tous les pouvoirs et de leurs  Epouses.
     Et puis il y a les autres, tous les autres qui ne servent plus à rien et que l'on oublie, élimine, condamne, tue.
     Defred fait partie de ces servantes, anéantie de soumission et d'effroi. Elle se sait dans l'attente de porter un enfant, seule condition de survie.
     Nous assistons à son quotidien figé dans le silence, cerné de menaces et d'ennui face aux inéluctables tâches et à l'impossible espoir de changement de vie.
     Defred, la narratrice, nous raconte son histoire et se souvient de son couple et de sa petite fille, des études entreprises, des amis. Tout est perdu, que sont ils devenus ? Dernière génération encore porteuse de souvenirs d'avant, Defred porte en elle l'interdit et dans sa tête la dernière liberté.
     Elle nous fait voir un passé où la société se perd dans une trop grand libéralisation des mœurs, où les échanges humains sont salis par le racisme et où on assiste à l'ascension de faux dévots. Le tout sur fond de changement et de drames climatiques....
     C'était le temps où le monde "ignorait qu'il était heureux", c'était avant la chute et le chaos.
     Le livre de Margaret Atwood, nous transporte au-delà d'un roman de science fiction. Avec une glaçante justesse, elle crée une société où toutes les valeurs ont basculé mettant les femmes sans possibilité de choix de vie.
     C'est un récit qui fait peur et qui nous amène à réfléchir. Les situations de violence, de guerre, d'extermination nous rappelle les heures sombres de notre histoire et fait écho malheureusement et effroyablement à notre actualité présente.
Margaret Atwood - La servante écarlate - Editions Laffont Pavillons Poche 2017 - Traduit de l'américain par Sylviane Rue - 544 Pages  - 11.50 €

     
      


Aucun commentaire: