je veux encore rouler des hanches,

je veux me saouler de printemps

je veux m'en payer des nuits blanches

à cœur qui bat, à cœur battant

avant que sonne l'heure blême

et jusqu'à mon souffle dernier

je veux encore dire "je t'aime"

et vouloir mourir d'aimer

Barbara

samedi 24 juin 2017

Jay McInerney : Bright Lights, Big City

    

      C'est le premier roman de l'écrivain iconique de la Brat Pat, mouvement littéraire des années 80 dans une Amérique flamboyante. Il peut être lu sous un autre titre  : "Journal d'un oiseau de nuit".  
     En 1984, ce roman de toute une génération est devenu culte. Avec Bret Easten Ellis, Jay Mc Inerney représente ces auteurs étincelants, arrogants et brillants qui dans la folie des nuits new yorkaises ont cru un moment aux lendemains qui chantent.
     Ici, l'auteur met en scène un jeune new yorkais de 27 ans, correcteur dans un magazine où il s'ennuie à mourir, à un moment compliqué de sa vie.
     Sa mère est morte un an plus tôt et sa femme Amanda devenue mannequin a repris sa liberté.
          On va le suivre dans ses journées et ses nuits dans les clubs de Manhattan, accompagné un ami, il va de rencontre en rencontre, entre lignes de coke, alcool et sexe, tout pour tout oublier.
     Certains passages sont plein d'humour pour les situations improbables vécues par le héros, et le lecteur se rend compte de sa grande solitude au fil du récit.
     L'ambiance des années 80 dans les lieux branchés quand des jeunes nantis désabusés s'ennuient et se plaignent de leur pauvre vie dorée peut faire sourire ou agacer.
     A l'époque la lecture de cet état des lieux d'une jeunesse en perdition avait choqué.
     Aujourd'hui le regard et la lecture sont différents, d'autres auteurs et d'autres romans sont allés très loin dans les descriptions d'une certaine décadence.
     Ici la grande originalité est la narration à la deuxième personne. Le "tu" interpelle, interroge et claque. La proximité du héros est plus évidente et sa compréhension aussi. Le "tu" permet au lecteur un rapprochement où humour et cruauté se mêlent.
     Témoin d'une époque révolue, Jay Mc Inerney nous plonge dans un roman où la ville est présente, les descriptions qu'il en fait montre qu'il y est très attaché. En tout cas il offre à ce roman de la désillusion une très belle fin.
      Un bon roman, rien de choquant même si l'écriture est acérée. Bret Easton Ellis est plus percutant et brutal.
      A lire, bien sûr.
Jay Mc Inerney - Bright Lights, Big City - Editions de l'Olivier - Traduit de l'Américain par Sylvie Durastanti - 192 Pages - 9.10 €
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